ON PRIVACY
Annabelle Lever

Published by Routledge as part of the Thinking in Action series
November 23, 2011

REVIEW by Marie-Jo Thiel, Université de Strasbourg
Reprinted with permission from the
Lettre du Centre Européen d'Enseignement et de Recherche en Ethique (CEERE), Juin 2013
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En écrivant cet ouvrage, l'auteur, professeure associée de théorie politique normative à l'Université de Genève (CH), ne manque pas d'audace ! Dès les premières pages et tout au long du livre, elle mentionne la complexité du principe de la vie privée, à l'instar de la figure de Janus, écrit-elle. Elle pose des questions en rapport avec l'actualité du quotidien et la vie politique, et en montre les enjeux contradictoires. Après une introduction où elle pose, telle une mise en scène dramatique, des définitions mais aussi leurs écueils, eu égard à des concepts voisins tout aussi mal défini habituellement, tels la liberté, la démocratie, l'égalité, etc., elle construit sa réflexion en quatre chapitres.

Dans le premier, « Vie privée et démocratie », elle se pense sur la procédure du vote secret, un temps condamné comme contraire à la liberté politique, et aujourd'hui au fondement de la démocratie. Cela lui permet d'examiner en quoi, pourquoi, et comment et à quelles conditions la vie privée très valorisée, peut effectivement être une valeur.

Le second chapitre, « Vie privée, égalité et liberté d'expression » se penche sur la divulgation ou la publication d'information personnelle sans consentement de l'auteur. L'auteur y montre comment la protection de vie privée, avec ce que cela peut vouloir dire de confidentialité, d'anonymat et de restriction, non seulement ne nuit pas à la liberté d'expression et la démocratie, mais les favorise.

Le troisième chapitre, « Vie privée : famille, sexe et reproduction » montre pourquoi le droit de vivre avec et de s'occuper de ceux que l'on aime est une perspective clé centrale pour la vie privée dans les démocraties. Le quatrième, enfin, « Vie privée, propriété et solidarité », examine ces trois termes dans leurs relations réciproques et leurs conséquences pour la coopération sociale.
Au final, un ouvrage avec un précieux index de mots et d'auteurs, qui de surcroît se lit facilement et aide à prendre la mesure de la complexité de ce principe valorisé à bon escient, mais dont l'interprétation doit se faire en tenant compte du contexte.